Berlin

Sex (I’m A…)

Une bouche qui s’ouvre et qui prononce « Sex ». Un mot magique, un sésame qui ouvre des cavernes insoupçonnées. Il s’agit bien là du même tunnel qui mène à la Cité des Femmes de Fellini. Un travelling sur une mise en abime vers les tréfonds du subconscient, là où les fantasmes prennent figure de symboles oniriques. Soieries, bonne chère, mannequins, et pour finir un cocktail dans un décor dalinien. Et cette musique électro, rythmé et pourtant lancinante.

Berlin est un des rares groupes synth-pop californiens. Extraite de Plesure Victim (1981), leur deuxième album, cette chanson fut leur premier succès significatif, et ce malgré la censure exercée par les radios en raison des paroles trop explicites. En effet, la chanteuse Terri Nunn raconte avec extase le plaisir charnel. Mais elle pose en fait la question suivante : une femme faisant l’amour est-elle vraiment une femme ?  Pour l’homme, n’est-elle pas réduite à un objet, devenant tantôt vierge ou pute ? déesse ou drogue ?

Berlin a su s’imposer ensuite avec un style qui évoque parfois Blondie en version new-wave. Leur plus gros, et dernier, succès sera en 1986 Take My Breath Away, pour le film Top Gun.